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LES PLANS D’EAU, UNE PRESSION HYDROLOGIQUE DE PREMIER PLAN

  • contactsabi36
  • 30 mai 2024
  • 3 min de lecture

Avec l’arrivée de la période estivale, le problème des sécheresses revient sur le devant de la scène chaque année et invite à se questionner sur les causes du manque d’eau dans nos rivières. L’une des principales menaces qui pèse localement est la présence cumulative de plans d’eau. 


Dans la littérature scientifique, trois types de pièces d’eau se distinguent généralement par leur profondeur :


Hormis les mares, la majeure partie d’entre eux ont un impact quantitatif et qualitatif majeur sur le cycle de l’eau, particulièrement lorsqu’ils sont situés en barrage de cours d’eau (voir figure ci-dessous). Sur notre bassin versant de l’Indre, il s’agit exclusivement d’étangs.

Source image : Agence de l’Eau Rhin-Meuse, n.d.


D’après les données de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, environ 0,67% du territoire du SABI est couvert par des plans d’eau, ce qui est supérieur à la moyenne nationale. Le Beuvrier, l’Ozance et la Pontenoue sont les plus concernés, contrairement à la Trégonce, la Ringoire ou le ruisseau de Déols (voir carte ci-dessous).


On parle alors de stagnucité ou de limnicité étendue pour exprimer le poids des plans d’eau dans un territoire. La limnicité correspondant uniquement aux lacs.


Une étude inter-Agences de l’eau de 2001* a estimé des seuils de vigilance à partir de laquelle le cumul des plans d’eau sur un bassin versant est très impactant pour la ressource en eau :


  • Sur les bassins versants de petite taille (de 30 à 150 km²), le seuil de vigilance se situe à partir d’une stagnucité de 1%. Sur le territoire du SABI c’est le cas de l’Ozance (1,9%), de la Fontaine de Saint-Flovier (1,2%), du Poinsonnet (1%) et du Malville (1%). Le Beuvrier (4,5%) et la Pontenoue (1,5%) ont aussi des taux très élevés mais avec une superficie inférieure à 30 km².

 

  • Pour les bassins versants de taille moyenne (entre 150 et 750 km²), le seuil de vigilance est établi à 0,5%. Sur le territoire du SABI, c’est le cas de la Vauvre (0,74%).

 

  • Pour les bassins versants de grande taille (de 150 à 2 500 km²), le seuil de vigilance est ramené à 0,25%. Le territoire du SABI faisant 1 600 km² et ayant une stagnucité globale de 0,67%, il s’avère que les plans d’eau cumulés ont un impact très important sur l’hydrologie de notre bassin.

 

L’agence de l’Eau Loire-Bretagne a aussi calculé pour chaque masse d’eau un taux d’interception des flux par les plans d’eau (voir tableau ci-dessous). Il correspond au débit évaporé par rapport au débit d’étiage (= basses-eaux). Il représente ainsi le manque à gagner pour le cours d’eau en période d’étiage à cause des plans d’eau. De nombreuses masses d’eau ont des taux problématiques, avec parfois une quantité évaporée supérieure à la quantité présente dans le cours d’eau (le Beuvrier, la Fontaine de Saint-Flovier, le Ballon, les Cloux).


En moyenne, l’évaporation des plans d’eau en France est estimée à 0,5 l/s/ha, variant entre 0,25 l/s/ha en hiver et 1,8 l/s/ha en été (Onema, 2011).

Masse d’eau

Superficie

(km²)

Limnicité étendue (%)

Interception des flux par les plans d’eau (%)

Beuvrier

18

4.5

1517.7

Ozance

96

1.9

77

Pontenoue

19

1.5

36.2

Fontaine de Saint-Flovier

47

(12 dans le SABI)

1.2

524.6

Poinsonnet

67

(59 dans le SABI)

1

38.6

Malville

30

1

43.3

Cité

120

0.86

76.6

Indre 2

(de Pérassay à la Châtre)

86

0.76

23.5

Vauvre

211

0.74

90.4

Palles

67

0.69

64.6

Indre 3

(de la Châtre à Ardentes)

103

0.6

7.7

Indre 1

(de la source à Pérassay)

27

0.56

37.6

Ballon et Vitray

35

(4 dans le SABI)

0.52

207.3

 

Igneraie

132

0.5

49.5

Indre 5

(de Niherne à Palluau-sur-Indre)

115

0.42

2.2

Taissonne

31

0.38

39.3

Indre 4

(d’Ardentes à Niherne)

154

0.38

4.3

Cloux

34

0.37

103

Indre 6

(de Palluau-sur-Indre à Courçay)

259

(107 dans le SABI)

0.36

 

2.2

Poinçonnet

41

0.3

38.4

Ruisseau de Déols

27

0.15

14.1

Grosse Planche

35

0.13

12.7

Ringoire

97

0.12

73.3

Trégonce

80

0.11

6.3

Source des données : Agence Loire-Bretagne - Fiches descriptives des masses d’eau, données officielles du cycle DCE 2022-2027. Disponibles sur https://datavisu.eau-loire-bretagne.fr/


Dans la perspective d’une tension de plus en plus accrue sur la ressource en eau, une des priorités est de réduire le poids des plans d’eau sur nos bassins versants. Plusieurs solutions existent en fonction des usages et de la faisabilité technique (voir figure ci-dessous) : soit supprimer et restaurer le lit du cours d’eau, soit dériver les plans d’eau des cours d’eau pour rétablir la continuité écologique et mettre en place des moines hydrauliques à l’exutoire (dispositif permettant de rejetant les eaux du fond de l’étang, plus froides, dans le cours d’eau).

Source : Onema, 2010.

 

*Source : Etude inter-Agences de l’eau - CACG, Hydrosphere & Geosys , 2001 - Rapport Phase 3

 
 
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