Du latin ripa (« berge ») et silva (« forêt »), la ripisylve désigne la végétation qui borde nos cours d’eau. Celle-ci se présente généralement sous forme de trois strates : herbacée, arbustive et arborée. Une grande diversité de strates, d’essences et d’âges contribue au bon développement de la biodiversité aquatique et terrestre.
Ripisylve continue Absence de ripisylve
sur la Vauvre sur la Trégonce
Cette richesse végétale est indispensable au bon fonctionnement des rivières en assurant de nombreux services écosystémiques :
Sur le territoire du SABI 36, environ 67% du linéaire de cours d’eau est accompagné de ripisylve (environ 810 km). A l’échelle des masses d’eau, le constat est plus disparate avec parfois moins de 50% de linéaire concerné. Il s’agit souvent d’espaces cultivés, avec peu de couvert boisé. A l’opposé, certaines masses d’eau où le paysage forestier ou bocager est dominant, ont un taux d’implantation de la ripisylve supérieur à 80 %. Le drain principal de l’Indre est notamment pourvu d’une ripisylve bien préservée.
Depuis la moitié du XXème siècle, cette ripisylve est menacée par diverses pressions, que ce soient l’urbanisation, l’agriculture ou encore la chenalisation des cours d’eau. Dans les zones rurales, le changement est particulièrement saillant dans les années 1960-1980 avec le remembrement qui a créé de nombreux champs ouverts. Depuis 1950, on estime que 70% des haies ont disparu en France. La perte de ces corridors écologiques s’observe particulièrement sur les petits affluents, plus facilement aménageables que les cours d’eau plus importants, comme l’Indre.
Source : Kagan, 2017
Outre ces changements structurels, la ripisylve est désormais menacée par du sur-entretien. Parmi les actions les plus nocives, la « coupe à blanc » participe à une dégradation des berges, du lit, des frayères et à une augmentation des transferts de pollution diffuse vers le cours d’eau. A ce titre, des sanctions peuvent être prises. Par exemple, il est interdit d’arracher des souches pour dégager un terrain autrefois boisé et la coupe rase est prohibée dans les zones vulnérables soumises à la Directive Nitrate.
Afin de maintenir en bon état les « piliers stabilisateurs » des rivières, il est aujourd’hui essentiel d’assurer une gestion équilibrée de la ripisylve. L’objectif est de trouver un juste milieu entre le sur-entretien et l’enfrichement, pour permettre à la ripisylve de se régénérer naturellement sans pour autant favoriser l’apparition d’embâcles. Les propriétaires riverains sont d’ailleurs tenus à un « entretien régulier du cours d’eau » d’après l’article L215-14 du Code de l’Environnement.
Pour plus d’informations vis-à-vis de l’entretien des cours d’eau : cliquez sur ce lien.